Il existe 2 théories dans le monde sur la formation du pétrole.
La première dont je vais parler dans cet article, et la seconde dite du pétrole abiotique développée en URSS dans les années 1950 et qui a été largement délaissée par l'ensemble de la communauté scientifique. Celle-ci voudrait que le pétrole se forme en permanence dans les profondeurs de la Terre, à très haute température (2000°C) et très haute pression (30.000 bars) et ainsi que nous ne manquions jamais de pétrole à l'avenir.
Après avoir posé la question à plusieurs experts en géologie pétrolière, voici les deux réponses qui m'ont été apportées:
- Lorsqu'on analyse la composition du pétrole, on trouve des molécules infiniment complexes dont nous sommes certains qu'elles ne peuvent être issues que de la vie, de la biomasse et non d'une transformation minérale.
- La théorie biotique (que je vais expliquer juste après) répond parfaitement à toutes les questions que l'on peut se poser au sujet du pétrole. Il n'y a pas de raison de chercher une autre explication à ce qui est déjà parfaitement démontré.
Nous allons nous pencher plus précisément sur la théorie principale, qui a servi de base à l'ensemble de industriels et chercheurs, c'est à dire la théorie du pétrole biotique.
Formation du pétrole
1- Il y a des centaines de millions d'années, une énorme quantité de plantes et animaux morts coulent au fond de l’océan, formant une épaisse couche de vase.
2- Les siècles et millénaires passant, des couches supplémentaires de sédiments se déposent et exercent une forte pression qui, couplée à une température importante issue du sous-sol (80-120°C), provoque une lente transformation chimique permettant à la vase de devenir du pétrole, dans ce que l'on appelle la roche mère.
3- La roche mère (couche bleue ci-dessous) se fracture sous l'effet de la pression et libère le gaz et le pétrole qu'elle contient. Ceux-ci remontent à travers la roche réservoir (flèches blanches) et peuvent rester bloqués dans des zones géologiques particulières ou remonter jusqu'à la surface (suintement de pétrole)
Ce que l'on appelle Gaz et Huile de schiste sont simplement des hydrocarbures qui sont restés stockés dans la roche mère. C'est pour cela que les industries pétrolières doivent effectuer une fracturation hydraulique, afin de terminer le travail que n'a pas fait la nature.
Le kérogène n'est pas tout à fait du pétrole car il n'était pas assez en profondeur et donc pas soumis à des températures suffisantes pour que la réaction chimique aboutisse (zone d'immaturité thermique sur le schéma).
Il s’agit là de phénomènes biologiques et géologiques de stockage de carbone qui se produisent sur une échelle de temps comprise entre 10 millions et 1 milliard d'années.
Un gisement est une roche
Suivant les conditions locales de chaque gisement, les propriétés du pétrole peuvent varier de manière importante. Ainsi, toutes les ressources ne sont pas accessibles avec les mêmes outils, pour le même coût financier et énergétique.
Le pétrole étant contenu dans de la roche poreuse, la viscosité et la pression du pétrole ainsi que la porosité de la roche ont donc une importance considérable sur la faisabilité technique de l’extraction et sur les coûts.
La roche mère (voir image ci-dessous) est très peu poreuse, la migration du pétrole est donc trop difficile, c'est pourquoi il faut faire une fracturation.
Jusqu’à ces dernières années, le pétrole principalement exploité était le pétrole brut sous pression qui représente un coût de production très faible.
Pour les sables bitumineux par exemple, une des techniques employées consiste à injecter, par d’énormes tuyaux, de la vapeur sous haute pression et haute température. Le pétrole ainsi réchauffé devient plus liquide et il est aspiré par d’autres tuyaux énormes. Cela représente une dépense d’énergie considérable, sachant qu’après cette étape il reste à séparer le pétrole des sables, à assurer le raffinage, le transport et la distribution.
Tous les pétroles ne se valent pas et avoir des réserves ne veut pas dire qu’il sera aussi facile à extraire ou qu’il coûtera toujours aussi peu cher. L'impact sur la capacité de production est donc très important.