L’eau potable: un trésor à préserver !

16 septembre 2010

Si le liquide le plus précieux pour notre économie est le pétrole, l’eau restera toujours un liquide indispensable à la vie. C’est une nécessité, un besoin primaire et physiologique.

Pourtant l’eau douce ne représente que 0,65% de toute l’eau de la planète !

La France prélève chaque année 40 milliards de mètres cube d’eau douce. Pour représenter le volume, imaginez deux piscines olympiques de la taille de la Corse !

Le secteur énergétique à lui seul en prélève 62% car il utilise l’eau des fleuves et rivières pour condenser la vapeur dans les centrales nucléaires et autres centrales thermiques (l’eau n’est pas consommée mais elle est rejetée dans la nature sans transformation ou pollution –enfin normalement !!-).

Si l’on parle uniquement de consommation (sans retour direct dans le site de prélèvement), celle-ci représente près de 14 Milliards de mètres cube.

Les deux secteurs les plus consommateurs sont l’eau potable domestique et l’agriculture (voir graphique ci-dessous).

 

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Quelques chiffres pour la France 

(Source : Céline Rouyrre, guide de l’eau, 2003)

 Consommation moyenne par habitant en eau potable : 150 Litres /jour

  • Dont boisson : 1,5 Litres (environ 1% !!)
  • Dont préparation de nourriture : 9 Litres
  • Dont simplement Dégradée et rejetée dans les égouts : 139,5 Litres !!!

Si on ajoute la consommation des écoles, hôpitaux, commerce, nettoyages des rues et bâtiment: 210 Litres /jour  (jusqu’à 300 Litres /jour dans les grandes villes)

Se laver les mains à l’eau courante : 15 Litres

Prendre un bain : 150 à 300 Litres

Prendre une douche : 30 à 100 Litres

Lave-linge : 60 à 130 Litres

Chasse d’eau : 6 à 12 Litres


1 kg de sucre : 300 à 400 Litres

1 kg d’acier : 300 à 600 Litres

1 kg de papier : 500 Litres

1 kg de blé : 1500 Litres

1 kg de riz : 4500 Litres

1 voiture : 35000 Litres

 

Ces chiffres donnent une bonne idée du besoin que nous avons de cette eau douce. Ils permettent également de constater que l’ensemble du système et nos habitudes ont généré, là encore, d’immenses gaspillages d’eau et d’énergie.

Tout d’abord parce que 99% de notre eau potable est simplement dégradée puis rejetée dans les égouts, mais aussi parce que les fuites du réseau de distribution génèrent entre 10 et 20% de pertes. Ce qui signifie qu’entre 0,6 et 1,2 Milliards de mètres cube que nous avons prélevés et traités retournent directement à la terre.

L’eau et la résilience

Comme pour tous les besoins primaires, il est fondamental de vérifier qu’il sera possible d’avoir accès à l’eau potable en toutes circonstances.

Certains ont la chance d’avoir un terrain leur permettant d’accéder à l’eau douce grâce à une rivière, un plan d’eau ou une nappe souterraine, d’autres ne l’ont pas parce qu’il n’y a pas d’eau, parce qu’ils sont en location ou parce qu’ils n’ont pas de jardin.

Il semble important, là encore, de faire en sorte que ceux qui le peuvent mettent en œuvre les outils qui amélioreront leur résilience face aux impacts des changements climatiques et du manque d’énergies fossiles. Cela passe par une baisse globale de la consommation, par l’amélioration des pratiques et par l’utilisation de ressources locales.

Ainsi il en restera davantage pour ceux qui n’ont pas la possibilité d’aller vers davantage d’autonomie. 

Pompage et traitement

Quel rapport à l’énergie me direz-vous ! Et bien pour avoir de l’eau au robinet il faut d’abord la prélever, la traiter puis la distribuer.

 

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Tout cela consomme bien évidemment de l’énergie. Or, à quoi servirait d'avoir de l'eau dans une nappe si l'on est incapable d'aller la chercher et de la traiter ?

Il est donc primordial de savoir comment sont alimentés les pompes et outils de traitement afin de mettre en place des stockages d’énergie ou trouver des énergies alternatives. La maintenance des équipements et du réseau doivent également être prévus et sécurisés.

Recyclage des eaux usées

Il existe des outils qui permettent de purifier les eaux dégradées afin de les rendre potables (micro filtration, filtres céramiques …). Il faut savoir que dans les navettes spatiales, l’eau embarquée est réutilisée en boucle pendant tout le séjour. Les possibilités de recyclage sont donc immenses et il est possible, pour ceux qui le souhaitent et le peuvent, de mettre en place une boucle permanente du cycle de l’eau.

Par ailleurs, certains outils existent également pour récupérer la chaleur des eaux usées (douche, bain ...).

Toilettes sèches ou toilettes à compost

Si l’on analyse le fonctionnement d’un réseau d’épuration de l’eau, la première étape consiste en une séparation des matières dont la plupart proviennent de l’eau des toilettes.

En regardant objectivement le principe, mélanger « ce qu’il reste de notre digestion » avec de l’eau, pour le re-séparer juste après n’est quand même pas très logique ! Ce sont donc à la fois des gaspillages d’eau, d’énergie et de fertilisants organiques qui seraient très utiles pour les sols.

J’en conviens parfaitement, l’utilisation des toilettes telles que nous les connaissons aujourd’hui est très pratique et confortable, mais malheureusement pas durable. Nous sommes habitués à l’utilisation de l’eau dans les toilettes depuis très longtemps, et pourtant, pour l’avoir testé moi-même, l’utilisation de toilettes à compost au quotidien ne présente aucun désagrément si ce n’est la mise en place d’un compost. Cela ajoute, par ailleurs, la satisfaction de permettre un retour à la terre de ce qu’elle nous a offert sous forme de nourriture.

Au GREB par exemple, les habitants utilisent des toilettes à compost. Alors même qu’ils n’utilisent aucun engrais de synthèse, après 20 années de cultures et de travail de la terre, le sol est plus riche aujourd’hui que lors de leur arrivée sur le terrain. C’est dire l’intérêt agronomique et écologique de ces pratiques ! Cela demande des précautions d'hygiène particulières pour la mise en oeuvre. Le problème des fertilisants et notamment du phosphore fait d’ailleurs l’objet d’un article spécial.

Economies au Quotidien

De nombreux outils existent aujourd’hui pour économiser l’eau. Ainsi vous pouvez acheter des réducteurs de débit pour les robinets ou la douche, des récupérateurs d’eau de pluie…

 

eau goutte

Vous pouvez également modifier vos habitudes comme mettre en place un seau ou un arrosoir dans la douche pour récupérer l’eau froide qui coule avant l’arrivée de l’eau chaude, ou utiliser les eaux de cuisine (lavage et cuisson des légumes …) pour les toilettes ou l’arrosage des plantes.

Les sites internet sont nombreux pour prodiguer des conseils dans ce sens.

 

Conclusion

J’ai bien conscience de la difficulté que représente le changement des habitudes, notamment en milieu urbain. Mais cet article avait tout de même plusieurs objectifs :

  • Constater l’énorme consommation d’eau en France
  • Montrer que sur le total, seulement 1% de l’eau potable est utilisée pour la boisson
  • Expliquer l’importance de vérifier que le système d’approvisionnement en eau potable soit sécurisé (énergie, maintenance, état du réseau …)
  • Montrer l’intérêt du retour à la terre de la matière organique que nous consommons, en plus des économies d’eau et d’énergie ainsi que de la diminution de la pollution que cela représente.
  • Donner quelques idées pour économiser l’eau au quotidien.

Beaucoup de personnes à travers le monde estiment que le problème de l’eau interviendra avant même celui du pétrole. Je ne suis pas en mesure de  le confirmer mais étant donné que je m'intéresse aux besoins primaires de l'humain, cette situation est suffisamment préoccupante pour que l'on s'y intéresse sérieusement.

Je rappelle que BOIRE est un besoin élémentaire de tout être vivant et qu’il est fondamental de se poser les bonnes questions dans le cadre d’une réorganisation de la société.

Malgré les difficultés qu’elles représentent, ces évolutions, même progressives, sont indispensables. Ceci, bien sûr pour des raisons d’accès à l’eau, mais également pour des raisons énergétiques, agronomiques et alimentaires.


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